5 novembre 2011

De pixels et d'ombres

Vous avez déjà joué aux Splinter Cell de Gameloft sur téléphones mobiles ? Ca ressemble à du Prince of Persia avec une grosse dose d'action et, évidemment, l'infiltration typique de la série. Le gameplay est simple et accrocheur.
La scène indépendante actuelle se fait un plaisir de reprendre ce type de mécaniques puzzlesques pour nous offrir des jeux au feeling old school mais résolument modernes (pensez à Trine). Stealth Bastard est sorti il y a peu, totalement gratuitement et exclusivement sur PC.


Le but du jeu est assez évident et, vu la gueule de mon intro, vous l'aurez sans doute deviné. Là où Stealth Bastard devient vraiment addictif, c'est qu'il est aussi punitif dans son level-design que facile à prendre en main. Passer un tableau se fait au quart de pixel, il faut une rythmique bien précise et on n'a pas le droit à l'erreur. A côté, les commandes répondent tellement bien qu'on maniera son robot ninja à la perfection en trois minutes. En plus, si le jeu n'est pas exagérément long, on peut faire ses maps soi-même et il y a fort à parier qu'on 'aura pas a attendre bien longtemps avant d'en voir dispo en ligne. La durée de vie semble quasi infinie.

Concernant le graphisme, j'ai beaucoup plus de réticences. Il est difficile de ne pas voir la paternité d'un jeu comme Super Meat Boy (le level-design et le type puzzle de la plate-forme s'y prête aussi, d'ailleurs). Pour être tout à fait honnête, j'ai ce style graphique en horreur. Les personnages de cinq pixels filtrés pour passer en HD avec des effets de lumières et de texture-mapping typiquement modernes, non seulement ça ne colle pas, mais c'est basiquement très laid (même si en échange l'animation est niquel). J'ai aussi tendance à trouver ce recours systématique aux pixels un poil racoleur : non content de permettre aux développeurs pas doués en character-design de s'en sortir à moindre effort, la touche 8/16-bits qui se dégage immédiatement de ce graphisme correspond pile poil à la mode actuelle du retro-gaming option "c'était mieux avant." Il n'y a même pas l'excuse du level-design (Voxatron) pour légitimer une telle pauvreté (et Dieu sait si j'aime les pixels). Les démarches de jeux comme Rocketbirds, Lucidity ou Aztaka dont les graphismes hand drawn restent porteurs de ce style vieille école tout en exploitant les possibilités techniques des machines modernes me semblent ô combien plus légitimes. Ca n'empêche pas le pixel, d'ailleurs, voyez Owlboy ou The Iconoclasts. En passant, le gore gratuit et systématique à la mort du personnage, ça a aussi une forte tendance à m'agacer.

Ceci dit, la indy touch 8-bits est loin de m'empêcher de m'éclater sur ce jeu. Stealth Bastard, c'est bon, mangez-en.

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