16 novembre 2011

Old but new

La semaine dernière, alors que tout le monde parlait de Skyrim, je suis tombé par hasard sur un jeu très particulier dans le paysage actuel : DOOM II, un FPS indé, sorti il a peu sur Steam. Moi, j'aime pas Steam mais c'est pas ça qui va m'empêcher de vous parler de ce jeu au look et au gameplay très rétro qui offre monstres décharnés, armes bourrines et symboles sataniques par brouettes de douze.


Edité par GT Interactive et développé par la toute jeune équipe texane d'id Software, DOOM II fait parti de ces titres explosifs et sans prétentions qui ont suivit une cure intensive de retrogaming.

Difficile toutefois de ne pas noter une certaine tendance à la facilité dans cette petite production : sombrant dans la mode actuelle du "j'ai pas de fric, je dessine petit", les... euh...."personnages" (de gros spites bien rétros) sont hyper pixelisés et composés à tout casser de cinq frames d'animation, le gameplay est hyper basique ("moi vois, moi tue") et la bande son fleure bon le chiptune des vieilles SoundBlaster.
Développé en juste quelques mois, il aurait de toute façon été bien présomptueux de demander quoi que ce soit d'autre de DOOM II. Ceci étant, la qualité toute relative des graphismes permet au jeu d'être d'une fluidité exemplaire sur nos machines modernes habituées aux shaders et au bloom chatoyants. De fait, si level-design, architecture et effets déclairages semblent d'un autre âge, DOOM II peut se targuer d'offrir un rafraîchissement certain entre deux parties de Call of Battlefield.

Le caractère grossier des graphismes sert également parfaitement le propos du jeu : les spirtes ne sont destinés qu'à devenir de gros tas de tripes sanglantes et fumantes (on notera au passage que dans un soucis typiquement série B d'antan, les animations sont nettement plus détaillées pour la mort des ennemis que pour leurs actions de leur vivant). L'intelligence artificielle est par ailleurs très particulière : répondant au même stimulus unique que le joueur ("kill on sight!"), les affreux se contentent de canarder en courant vers une mort certaine. Basique et terriblement efficace, ce système offre un challenge étonnant tout en restant incroyablement fun. L'influence de titres comme Serious Sam ou Painkiller se fait sentir, les graphismes de la grande époque du DOS en prime. Tiens, en parlant de l'avant-Windows que-les-moins-de-vingt-ans-ne-peuveuh-pas-connaîtreuh, les développeurs ont poussé le délire jusqu'à ouvrir une fenêtre DOS à l'ouverture du jeu : rétro jusqu'au bout des pixels.

Ah, aussi, toujours au rayon gameplay. Oubliez les réflexes à base d'iron-sight et de planquage derrières les murets. Ici, tout est plat et le brave Marine que l'on contrôle est proprement incapable de regarder en haut ou en bas. Pour pallier à ça, les développeurs ont eu recours à un systeme aussi aberrant que génial : AUTO-AIM ! Pas besoin de viser, les hitbox des ennemis sont gigantesques et viser en l'air se fait automatiquement, le tout participant à l'action frénétique du jeu. Et tant qu'on parle de simplification à l'extreme, on peut aussi dire adieu au lean, au saut et à la position accroupie : s'inspirant fortement de Bulletstorm de ce côté là, DOOM II vous met le nez dans le canon, pas question de couper à la moindre fusillade.

DOOM II
Juste pour le plaisir, le logo, délicieusement rétro, en jette à mort.

Pas besoin de vous mener en bateau plus longtemps, je pense que vous m'aurez compris. Avec son HUD qui bouffe un bon quart de l'écran, ses armes aussi classiques que géniales (y a même une tronçonneuse !) et sa réalisation d'un autre âge, DOOM II tient plus de l'archéologie que du jeu-vidéo. Et pourtant, c'est bien tout ce qui fait le charme de cette petite production qui sent bon la bière et l'huile de moteur. En 2011, ce genre de pépite rétro, codé en plein délire par une bande de fous du pixel sous acides et bourrée de références à des titres plus anciens a de quoi faire sourire. Je suis pourtant bien obligé d'avouer que voir un petit studio pousser aussi loin le soucis du détail dans le délire retrogaming fait vraiment plaisir. Si les pixels, le design auntédiluvien, la maniabilité raide comme pas deux et l’imagerie goro-satanique complètement débile font vibrer votre corde nostalgique, vous vous devez de posséder ce titre indépendant qui gagne à être connu.

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