1 janvier 2012

11 jeux de... 2011

Vous avez eu droit à un florilège de joyeusesetés indé pas chères, poussons la chose un peu plus loin avec mes onze jeux de l'année 2011, sans restriction de budget et/ou de plate-forme. Comme d'habitude avec les top 11, je vous les classe par dates de sortie.



Assassin's Creed Brotherhood (18 mars sur PC, novembre 2010 sur consoles) / PC

Je me suis presque fait peur en choisissant ce jeu. Assassin's Creed, c'est un peu tout ce que je déteste dans le jeu vidéo moderne : histoire envahissante, gameplay factice neuneuproof, répétitivité extrême et, surtout, hype moderniste post-Matrix nauséabond à base de halos fluos et de pirouettes stylisées... Pourtant (allez savoir par quelle triste journée j'ai pu me résoudre à l'essayer) Brotherhood m'a beaucoup surpris et étonnement plu. Il faut dire que ce vrai-faux troisième volet parvient à corriger les deux plus gros défauts de la série : on n'est plus obligé de sortir de l'animus et les combats sont enfin agréables à jouer, dans un style proche d'Arkham Asylum. Du coup, on peut royalement ignorer l'histoire (complètement naze) et se concentrer sur le véritable but du jeu : sauter partout et poignarder des gens au hasard. Bon, la plate-forme est toujours aussi horripilante d'automatisme hyperassisté et l'IA est ridicule mais une fois transformé en Fuel pieton, le jeu a soudain quelque chose de..... fun. A défaut de portage de Red Dead Redemption, j'ai passé des heures à me balader sans but dans cette Rome de pixels et à voler des chevaux, au point d'ailleurs d'en trouver la map très petite.
J'ai par contre fait l'impasse sur Revelations (malgré l'environnement moyen-oriental qui me titille beaucoup plus que l'Italie renaissante) parce que deux AssCreed la même année, faut quand même pas déconner. Et puis si mon début d'année a été plutôt calme, cet hiver, j'avais autrement plus intéressant à jouer.



SHIFT 2 Unleashed (29 mars) / PC

Vous avez peut-être lu mon avis de colérique pas content sur Unleashed, le Need for Speed qui ne veux plus en être un. Avec le temps, les extensions très chouettes et très gratuites (la magie du PC) et deux-trois patches communautaires sympathiques (PC j'vous dit), je dois bien dire qu'il me plait quand même beaucoup. Il me plaisait déjà beaucoup, de toute façon, même s'il me faisait râler... La conduite est grisante et certains modes de jeux sont étonnement bons : le drift, totalement raté dans le premier volet, est terriblement fun une fois le système compris et les hotlaps organisés à la volée en ligne donnent envie de se fourrer la tête dans les réglages pendant des heures. En plus, on y est seul en piste. Plus besoin de se soucier de l'IA en course, décidément brutale (et aussi des sauvages online qui se croient dans Destruction Derby).
Curieusement, il est de l'année 2011 le jeu que j'ai eu le plus de difficultés à faire tourner de manière fluide et celui qui a le moins souffert de mes récents déboires hardware. Les mods suppresseurs de décors de fête forraine ont bien aidé, assurément.



Mortal Kombat (19 avril) / PS3

J'ai pas de PS3 et j'en aurais jamais. J'ai dit. Je fais grève des consoles HD. Par contre, il y a quand même des jeux que le PéCéiste effronté que je suis crève d'envie d'avoir. Par exemple, entre deux parties de Gran Theft Redemption The Balad of John Marston, le lézard m'a montré le Mortal Kombat nouveau, ou "comment réinventer sa propre mythologie" à grands coups d'awesomeness typiquement 90's (et de dubstep). Y a des tripes qui volent, du sang couleur groseille, des ninjas multicolores et des minettes en bikinis et talons aiguilles. C'est barbare, bourrin, bas du front, outrageusement kitsch, et c'est bien.



The Witcher 2: Assassins of Kings (17 mai) / PC

Beau, captivant, mais terriblement linéaire, j'ai mis du temps à apprecier The Witcher 2.
J'avais profondément haï le système de combat inutilement compliqué du premier volet (la soi-disant "profondeur" du switch de style fort/rapide n'était qu'une bête erreur de gamedesign, c'était rouillé et puis c'est tout) et aussi tout un tas d'autres trucs qui me rappellaient Gothic. Le premier Gothic, plein de bonne volonté mais vicié de partout et finalement agaçant à jouer... En plus de s'habiller d'un moteur graphique assez exceptionnel (Skyrim, sorti six mois plus tard, fait peine à voir en comparaison), The Witcher 2 corrige les errance du gameplay de son ainé et rend les combats extrêmement nerveux et surtout très intéressants. Toutefois, ces évolutions ont un prix : la liberté du jeu s'arrête là où terminent ses sentiers, les cartes sont étendues mais la progression linéaire, les quêtes ont plusieurs moyens d'être complétées mais toutes résultent de la complétion de quêtes précentes. C'est très dirigiste et c'est assez ennuyeux, au point de m'avoir fait abandonner le jeu après avoir éliminé le Kayran. Les combats étaient même devenus particulierement agaçants à cause des animations de coups incancelables par le joueur (pour en modifier la trajectoire, par exemple) mais qui l'étaient pour les monstres : mes coups ne portaient que rarement et une fois sur deux j'étais arrêté par celui que je recevais d'un nekker. Frustrant.
Du coup, Geralt est resté tout seul dans un coin sombre jusqu'à la sortie du patch 2.0. Le "fameux" Dark mode avait aiguisé ma curiosité (à grands coups de riffs hors-sujet, il est vrai) et les corrections apportées ont redonné du peps aux mélées en facilitant les transitions entre les frappes et en fluidifiant les enchaînements. Bon, maintenant, la complétion du jeu bat de nouveau sérieusement de l'aile depuis je ne peux plus y jouer qu'en diapositives (et que j'ai un accès beta à Path of Exile, aussi), mais j'y reviendrais assurément : au fil des mises à jour, j'ai retrouvé beaucoup de plaisir à batailler contre douze ennemis en même temps, à utiliser des huiles sur mes armes, à bricoler des potions et des bombes et à faire des mind tricks au milieu des discussions.



Alice: Madness Returns (16 juin) / PC

Il ne fait pas bon vivre entre les plate-formes du Wonderland d'American McGee. Dessus non plus, d'ailleurs : c'est plein de monstres. Alice Madness Returns est fun, souvent. Flippant, parfois. Joli, un peu. Et en plus super long, pour pas faire râler les fans de RPG japonais qui se seraient trompé de jeu en voyant l'illustration de couverture. J'aime beaucoup le premier volet mais il m'a toujours terriblement agacé du fait de son imprécision. En profitant de la haute définition -et du post-GodofWarisme ambiant- pour passer du TPS plate-formisé au platformer beat'emallisé, Alice a changé son gameplay mais a gardé son principal atout : la jumelle brune psychopathe de la blondinette au tablier bleu.



Dungeons of Dredmor (13 juillet) / PC

Le jeu sur lequel j'ai passé le plus de temps (avec Shift 2), mon RPG de l'année et peut être même mon jeu de l'année, tout simplement. Sa principale qualité ? Dungeon crawling. Du roguelike pur et simple. Avec une interface graphique, quand même, parce que le ASCII ça pique les yeux, et une bonne dose d'humour. Y a du pixel, des musiques épiques et des bruitages tordants. Y a un inventaire gigantesque et du build à foison sur un personnage, unique, sans classe prédéfinie qu'on le bricole soi même avec des compétences au choix. Y a du loot, des streums par milliers, des pièges, des portes partout, des compétences rigolotes (et brutales), du craft. Y a des tonnes de trucs à faire dans ces quelques pixels-carrés (pléonasme?) et en plus c'est super dur et y a la permadeath et des donjons aléatoires... Mais j'ai déjà dit tout ça maintes et maintes fois, vous savez maintenant à quoi vous attendre avec Dredmor et ses cousins donjoneux. Cerise sur la tête de goule, le jeu est régulièrement patché par ses développeurs, très soucieux de leur public. D'ailleurs, les dernières mises à jour ont inclus le support de mods et il parait qu'un editeur de niveaux et d'objets devrait faire son apparition sous peu, et ça c'est bien.



Hard Reset (13 septembre) / PC

Il est toujours difficile de savoir si l'on juge un jeu à sa juste valeur quand sa concurrence directe représente vos plus grosses deceptions de l'année. Quoi qu'il en soit, après les déconvenues de Bulletstorm et Duke Forever, Hard Reset a comblé mes attentes de shooter bourrin.
Le systeme d'armement est très chouette, les ennemis super nombreux (parfois trop), ça explose de partout et c'est plutôt joli, meme si c'est surbloomé et que le sprint est flou à un niveau de n'importequoitisme encore jamais atteint (heureusement tout ça est désactivable). Question old school, on en prend pour son grade : ennemis très cons qui foncent droit devant, puzzles binaires, bidons rouges, y a de quoi s'amuser et affoler les compteurs en fin de stage. Mieux encore, ce jeu est développé uniquement sur PC et les développeurs prennent un malin plaisir à le rappeller dès que possible. Une optique certes un peu m'as-tu-vu (quoique fort drôle) mais amplement justifiée par la qualité de la programmation : y a pas de scripts, l'optimisation est nickel et l'interface parfairement adapté au combo clavier/souris, avec zéro mouse smoothing et des tonnes de petits détails qui font plaisir, notamment au niveau de l'interaction avec les interrupteurs et les différentes bornes d'upgrades où tout se passe à la souris de manière très intuitive et sans même avoir à "Press E to interact"... En gros, Hard Reset est rempli jusqu'à la moëlle de tout ce que Bulletstorm et Duke Forever ont crié haut et fort avoir et étaient finalement dépourvus, le tout pour moitié moins cher. C'est fun, j'ai pris mon pied le temps de le finir et la seule chose qui m'empêche de le re(rererere)finir, c'est Steam. De fait, j'espère que l'Extended Edition ne sera pas une vaine boite avec une clé Steam dedans à la Trine/Skyrim.
J'ai pas joué à Serious Sam 3 (m'intéresse pas) mais je pense qu'il me faudra attendre un moment avant qu'un Doom-like ne m'offre de nouveau ce type de sensations. Et j'ai bien dit Doom-like.



Renegade Ops (14 septembre) / PC

Ce qui m'agace le plus avec Steam, au delà même de son fonctionnement ultra fermé dans lequel on paye pour des jeux dont on n'est pas vraiment propriétaire, c'est que son catalogue d'exclusivités est rempli de trucs excellents (Hard Reset, vous l'aurez deviné, mais j'aurais pu citer Trine 2).
Lorsque j'ai essayé Renegade Ops la première fois, j'avais en tête les deux autres "gros" twin stick shooters de l'année, Gaitling Gears et Naval Warfare, qui étaient l'un comme l'autre très jolis mais fort ennuyeux. Renegade Ops ne boxe clairement pas dans la même catégorie. Ici, c'est la guerre, la vraie, façon série B, une bourrinade primaire livrée par Avalanche Studios (les mecs de Just Cause) avec des héros binaires et des méchants de bande-dessinée. C'est tellement le bordel qu'hormis cette position de super gentil sauveur du monde, j'avais l'impression de me retrouver devant Mass destruction : grande map ouverte, explosions de partout, bâtiments qui volent en éclat; le bonheur sauce Micro machines pour tout excité de la gachette qui se respecte. That is, jusqu'à ce qu'à la fin de la première mission, on me file un hélico. Mass Destruction ET Swiv dans le même habit haute définition ! C'est du matériel à jeu de l'année, ça, tout simplement. En plus, le jeu est loin d'être simple et on peut faire progresser les personnages d'un stage à l'autre avec un système d'upgrade plutôt bien foutu. Le truc qui m'a marqué, surtout, c'est que quand j'ai eu mon premier Game Over, j'ai tendu la main vers la touche F5 de mon clavier pour remettre des crédits. Sega ne fait plus de consoles, mais ils sont bien restés les rois de l'arcade.



Insane 2 (13 octobre) / PC

J'avais prévu qu'il atterrisse dans cette liste, ça n'a pas raté. Sorti des steppes de Russie, IN2ANE (j'adore cette orthographe toute 90's) c'est le Motorstorm du PC, fun et sauvage, bourrin et exigeant. Et à la musique complètement craquée, effectivement. Bon, y a pas de deux roues mais la collection de buggies, 4x4, pick-ups, camions et autres joyeusetés off-road du jeu offrent largement de quoi s'amuser tout au long de la double centaine d'épreuves très variées prévues au programme. J'en ai déjà abondamment parlé, inutile d'épiloguer : IN2ANE est un jeu de course arcade explosif aussi classique qu'excellent.
...et pour un jeu sensé être Steam-only, il n'est toujours vendu que sur Gamersgate et ne nécessite toujours pas d'activation, ce qui m'arrange toujours autant.



L.A. Noire (11 novembre) / PC

L.A. Noire m'a beaucoup déçu. Pourtant, il reste indiscutablement un des meilleurs jeux de l'année. Au delà des errances de gameplay particulièrement pénalisantes, il reste un jeu envoutant, bien écrit, difficile et plaisant à parcourir. Le système de reconnaissance faciale est perfectible mais j'aime faire un sans faute dans mon interrogatoire, gunfights et poursuites sont accessoires mais j'aime faire le cow-boy en plein Los Angeles, la ville ouverte ne sert à rien mais j'aime m'y balader. L.A. Noire me frustre, m'agace et m'énerve mais j'aime L.A. Noire, ses forties et ses photos sépia.



A Flipping Good Time (date de sortie inconnue) / PC

Je sais pas quand c'est sorti, même le site officiel n'indique rien. Je sais pas vraiment quoi en dire non plus étant donné que j'en ai déjà parlé début décembre. C'est le meilleur jeu de plate-forme de l'année, c'est un freeware, le concept est simple et maîtrisé à défaut d'être original. J'y reviens encore et encore pour améliorer mes temps et tenter pour la deux-cent-vingt-millième fois de ramasser les bonus que j'arrête pas de rater. C'est fun, extremement bien réalisé, doté d'une excellente bande son et d'un gameplay hyper instinctif. Un jeu de plate-formes brut. Le site officiel le résume mieux que moi "A Flipping Good Time is just that: A Flipping Good Time."




Auraient pu être dans la liste :

KoF XIII, pas aussi fun et décomplexé que MK mais quand même sacrement pêchu. Nitronic RushMagicka avec sa vraie-fausse allure de hack'n slash et son DLC Viêt Nam complètement délirant. Bastion, après avoir soigneusement couper la chique du narrateur qui m'agace prodigieusement. La moitié de Sonic Generations. Et Garshasp the Monster Slayer, le premier jeu venu du moyen-orient, un beat'em all classique pas spécialement bon mais le simple fait qu'il existe mérite une mention.


On m'a aussi demandé ma wishlist 2012 :

Plein de RPG et assimilés avec Torchlight II dont j'attend largement plus que Diablo III, la version 1.0 de Path of Exile, le retour du dungeon crawler des 90's avec Legend of Grimrock. De la plate-forme indé, essentiellement la version définitive de The Iconoclasts, mais aussi l'intrigant Gunpoint et Dustforce dont le concept a l'air excellent. Transformers Fall of Cybertron devrait combler mes attentes pyromanes (j'espère juste qu'il ne fera pas trop hurler mon anémique ordinateur), de même que la version F2P de Wings of Prey, retitré World of Planes (un nom en carton à ne pas confondre avec World of Warplanes, par les créateurs de World of Tanks). The Testament of Sherlock Holmes devrait entériner le concept L.A. Noire dans le monde du jeu d'aventure (restera plus qu'a faire un Freddy Pharkas sur ce modèle et je pourrais mourir en paix). Et s'il se confirme, Epic Mickey 2. Surtout Epic Mickey 2.

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