19 octobre 2011

PAM !

Pistes défoncées, check. Grosses explosions, check. Armes à gogo, check. Véhicules délirants, check. Durée de vie minimale, check aussi. Post Apocalyptic Mayhem (alias PAM), signé du studio russe Steel Monkeys, répond primairement au cahier des charge du jeu d'arcade bourrin qui, il fut un temps, aurait utilisé une difficulté effroyable pour soutirer des credits au joueur fébrile.
En 2011, c'est destiné au marché dématérialisé et à la gamme "budget" de plate-formes comme Steam.

Pour la présentation en images qui bougent, voici le Cinical Brit, via youtube, en VO.


Pour le texte dans la langue de Sébastien Chabal, c'est tout de suite.

Construit autour d'un mode de jeu unique et de sa contrepartie multijoueur (et déserte), PAM ne paie pas de mine mais s'avère terriblement amusant. La structure basique (des grosses charettes post-apo surarmées qui se tirent la bourre dans des environnements truffés de routes alternatives et piègeuses) et le gameplay simpliste permettent de profiter du jeu dès les premiers instants. On accélère comme un sauvage, on oublie soigneusement de freiner et on utilise des armes fort amusantes (et destructrices). C'est de l'arcade pur jus et il ne faut pas aller chercher la profondeur de jeu bien loin.
La qualité de la réalisation non plus, d'ailleurs. Si désactiver le flou de vitesse (sans doute la convention la plus abjecte du jeu-vidéo moderne) est obligatoire sous peine de ne plus rien comprendre (cf vidéo), il permet aussi de savourer la quintessence d'un moteur graphique (et physique) très propre mais peu performant (budget, on a dit). Ca reste néanmoins très joli, les explosions sont réussies et les environnements plutôt détaillés.

Contrairement à n'importe-quel jeu de course conventionnel, la victoire dans PAM ne se résume pas à finir loin devant les autres. Du moins pas seulement. Il s'agit d'un jeu "aux points" qui, à la manière d'un jeu d'arcade classique, propose des parties en temps limité, cinq minutes, si je n'dis pas de bêtise. Pendant ces cinq minutes, il faudra boucler un maximum de tours de pistes et tuer un maximum de concurrents. Chaque tour/kill est comptabilisé et rapporte des points à la fin du compte à rebours. Les pistes sont longues, escarpées et pleines de goulots pour piéger l'adversaire. Pour profiter de ce level design fort à-propos, les véhicules sont équipés d'armes astucieusement réparties en catégories selon les couleurs des boutons du pad 360 (les clavietistes se débrouilleront). En résulte un beau bordel (d'où le Mayhem du titre) très rigolo qui laisserait le joueur scotché à son écran un bon moment.

"Laisserait". Un conditionnel lourd de sens car si le gameplay est une franche réussite dans une catégorie où la concurrence n'est de toute façon pas bien vindicative (du moins sur PC), la durée de vie s'est faite porter pâle. Les six véhicules ont suffisamment d'atouts particuliers pour permettre à chaque joueur d'y trouver son compte mais le nombre très limité de circuits empêche de réellement s'intéresser au truc : il n'y en a que trois. Trois pistes, ça marchait du temps de SEGA Rally, mais ça fait un peu juste en 2011 (ceci dit, en contrepartie, le jeu pèse 500Mo et peut rester au chaud dans un coin du DD sans gêner personne). Reste la possibilité de jouer en multi, mais prévoyez des potes parce que le online est désespérément vide.

Au final, PAM est un petit jeu vendu à petit prix pour une petite durée de vie mais une grosse dose de fun. Si vous parvenez à convaincre des amis de s'offrir le jeu, les parties en ligne risquent de durer un moment. Pour les autres, comptez quinze minutes pour parcourir les trois circuits une première fois, une dizaine d'autres pour refaire quelques parties "pour le plaisir", et rideau. Dommage.

Notez que la version Steam est maintenant vendue avec le DLC préinstallé (2 circuits et 4 véhicules supplémentaires), mais que j'n'ai pas la version Steam.

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