30 octobre 2011

Voir Tristram et mourir

Après les poin'n clicks, gardons notre souris en main et revenons sur un titre qui aura largement mérité sa place au pantheon des jeux les plus addictifs de la création.


Blizzard a annoncé il y a un moment déjà qu'après Starcraft II, les pécéistes auraient enfin un Diablo III à se mettre sous la dent.
Diablo II avait été un carton phénoménal, avait tout raflé, conquis la critique, les joueurs, les ménagères, tout le monde était tombé sous le charme de ce hack'n slash dark fantasy sorti il y a à présent une bonne dizaine d'années. J'y rejoue d'ailleurs souvent (par épisodes, ma partie actuelle a été débutée fin 2009 et je suis entrer au Pandemonium en septembre dernier, l'avantage de connaître le jeu par coeur étant de pouvoir rester longtemps sans jouer sans pourtant être perdu). Le jeu n'a rien perdu de sa puissance et restera à n'en point douter encore longtemps le meilleur action-RPG sur PC (non, je ne porte que peu d'espoir sur le troisième volet).



J'ai par contre eu beaucoup plus de mal à me replonger dans Diablo premier du nom. Sorti trois ans plus tôt, véritable pionnier du genre, le jeu est autrement plus austère que son petit frère. Comme chacun sait, il n'y a que les meilleurs vins qui se bonnifient avec le temps. Diablo a presque quinze ans et, en termes vidéoludiques, c'est dramatique.

Tristram a pris un serieux coup de vieux. La résolution est dérisoire et si les couleures fadasses sont plutôt de bon ton, on ne peut pas dire que les décors soient très variés : des caves, des cavernes, des grottes, des caves et des couloirs. Seulement voilà, la magie opère.

Pour les retardataires, un peu d'histoire : vous incarnez un héros générique au choix parmis trois (guerrier, amazone, sorcier) et il vous faut descendre dans les profondeurs des enfers pour buter Diablo.
Pour se frayer un chemin à travers les hordes de monstres, c'est pas bien compliqué : il suffit de cliquer dessus et le personnage ira les tabasser gaiement. Un clic droit et on pourra lancer un sort (si équipé), le tout en temps réel. La difficulté réside dans le fait que les ennemis sont parfois bien balèzes et, surtout, ne se déplacent jamais seuls. On se retrouve vite submergé si l'on use pas des bons sorts aux bons moments et, surtout, si l'on ne s'équipe pas correctement.
C'est là que Diablo devient interessant. Outre le levelling classique des RPG, il est possible de ramasser des trouzaines d'objets sur les cadavres de ses victimes. Ce drop est généré aléatoirement et les possibilités d'équipement sont quasiment infinies. Il en va de même des plans des lieux qu'on visitera, chaque partie devenant forcément très différente de la précédente d'autant que les nombreuses possibilités de builds vous pousseront à essayer le même personnage plusieurs fois. Diablo, dont la recette simplissime permet à tout un chacun de s'éclater très rapidement, se retrouve ainsi avec une durée de vie quasi infinie.
L'autre gros avantage de cette rejouabilité maximum, c'est que très rapidement, malgré la désuétude mesurée du jeu, on est happé par ce monde lugubre et les possibilités de caracterisation de son personnage poussent à avancer, encore et toujours.

L'atmosphère y est pour beaucoup. Il y est question de diables, de démons, de morts revenus à la vie et l'univers mit en place se révèle être un savant patchwork satanico-syncrétique dans lequel on retrouve la plupart des créatures mythiques des trois monothéismes. Démons, anges et efrits y côtoient sorcières et djinns, le tout baignant dans une atmosphère légèrement orientalisante qui n'est pas loin d'évoquer les Terres Sacrées des récits bibliques lissées par un petit coup de vernis moyen-âgeux. C'est très atypique quand on y pense, pas nécessairement fonctionnel, mais c'est diablement envoutant.

S'il y a une chose qui n'a pas pris une ride dans ce jeu, c'est la bande son. Ici encore, c'est le mélange des genres qui prime. La guitare classique y côtoiera les instruments indiens les plus exotiques, le tout rythmé par une bonne batterie bien rock ou une darbouka bien mystique et, de temps en temps, un solo de guitare éléctrique viendra pimenter tout ça (la BO de Diablo II sera beaucoup plus lyrique). C'est déroutant mais jamais le fil n'est perdu car dans tous les thèmes se fait subtilement entendre une ritournelle récurrente qui donne à l'ensemble une cohérence formidable.

Jouez-y ! Le jeu n'est pas bien long (toutes proportions gardées, c'est un RPG) et chaque partie est différente. Evidemment, comme toujours, la première est la meilleure et si vous n'y avez jamais toucher, vous ne savez pas la chance que vous avez. Vous allez vous régaler.

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