Aujourd'hui, j'ai reçu un mail avec une curieuse question. On me demandait pourquoi j'avais choisi de faire un best-of indé de l'année dans cet amusant format qu'est le calendrier de l'Avent alors que de nombreux jeux comme Saint Row The Third ou Skyrim mériteraient bien un petit article sur mon blog.
Si dans l'absolu je dois bien m'avouer très fier de me voir investi des qualités nécessaires à dresser un bilan de jeux de ce type et à vous donner envie de le lire, sachez, cher lecteur, chers lecteurs, que non seulement je voue une haine sans bornes au nid à bugs injouable qu'est Skyrim, mais aussi et surtout que je passe plus de temps sur les petits jeux indés que sur les grosses prods. J'ai toujours fait ça, dès l'époque des sharewares.
Alors certes, j'ai bloggé sur The Run, Darksiders ou L.A. Noire et j'ai gardé mes trésors de l'année pour la fin (je me demandais d'ailleurs comment présenter les deux douzaines de perles petit budgets qui emplissent mon disque dur, le calendrier de l'Avent est arrivé à point nommé), mais, à titre d'exemple, il a beau trôner dans ma liste de "jeux auxquels je joue" dans la colonne de droite, je n'ai par exemple pas touché à L.A. Noire depuis deux bonnes semaines, un laps de temps pendant lequel j'ai terminé deux fois Fortix 2. J'ai, pour une raison que je ne m'explique pas, toujours eu plus de plaisir à jouer à des "petits jeux" qu'a des gros bazars et le monde de l'indé actuel me rappelle celui de la période Amiga/Atari ST où des gens se posaient devant leur ordinateur et décidaient de faire des jeux. Les graphismes étaient étranges, les concepts abscons, mais on s'amusait bien. Du coup, si vous lui posez la question, ma mauvaise foi vous dirait sans doute que c'est parce que ces jeux se rapprochent plus du feeling que j'avais devant mon ST ou mon MSX étant gosse que les cochonneries cinématographiques modernes pleines de scripts. Mon porte-monnaie, lui, avancera que, pour 60€, j'ai entre dix et quinze jeux indé -sans compter les freewares- et seulement un seul L.A. Noire. Ou alors deux jeux de seconde zone comme IN2ANE ou Disciples III qui sont aussi bons si c'n'est meilleurs que DiRT 3 ou Heroes of Might and Magic VI. Mon côté purement pragmatique vous dira que, tout simplement, je n'ai pas un ordinateur capable de faire tourner les jeux trop récent et/ou trop gourmands dans de bonnes conditions. Des moteurs comme le Red Engine ou le Frostbyte 2 ont mis le malheureux à genoux (difficile d'avoir 30fps en 720p tout au minimum).
Mais peu importe la raison, le fait est qu'entre A Flipping Good Time et Sonic Generations, malgré la nostalgie que m'évoque le héros de Sega, je penche vers le petit aviateur des mines.
Tiens, d'ailleurs, je le citais au milieu de toutes ces explications; jeu du jour : Fortix 2.
Vous vous souvenez de Qix, cette Tronnerie hypnotisante avec les bruitages les plus agressifs et stressants (voire flippants) de l'histoire de l'arcade ? Moi, sur ST, j'avais Volfied. Fortix 2, c'est la même chose. Un concept vieux comme le jeu vidéo, celui du gagne terrain, et que je n'avais pas vu adapté depuis un bon bout de temps.
Fortix 2 le fait fort bien, d'ailleurs. Si le gameplay n'a pas bougé d'un pouce depuis le jeu de Taito en 1981, les hongrois de Nemesys Games ont tout de même trouvé le moyen de rendre la progression un poil plus aguicheuse. Habillé d'une jolie fantasy au look cartoon, Fortix 2 est un gagne terrain "à objectifs" et, pour autant que je sache, le seul du genre : s'il s'agit toujours de capturer des zones en dessinant une ligne derrière soi comme une vulgaire lightbike, il faudra ici parvenir à s'emparer de drapeaux et de tourelles plutôt que d'un pourcentage prédéfini de la map.
Du coup, le jeu est un poil plus stratégique que ses ancêtres et, si l'on perd de l'hyper nervosité d'un Volfeid, on y gagne au moins en originalité. D'ailleurs, il y a toujours des douzaines d'ennemis à l'écran et on vous tire toujours dessus comme au ball-trap. Pour s'aider dans cette tâche ardue, certains éléments sous votre contrôle tels que les catapultes répondront aux tirs adverses, éliminant les tours qui vous arrosent. Il y aura aussi quelques power-ups fort utiles sur le chemin. On peut y jouer au pad ou à la souris, mais c'est au clavier qu'on sera le plus précis. Moi, pour un maximum de sensations, je branche mon X-Arcade pour y jouer. Carrément. J'rigole pas.
Fortix 2 n'est pas un jeu foncièrement long mais son contenu est loin d'être négligeable : en sus de la trentaine de tableaux au programme de sa campagne sans scénario, il propose un mode zombie un brin moqueur (et sacrément bien planqué) et, surtout, la totalité des niveaux du premier Fortix à débloquer. La chasse aux points et au one-life-clear vous poussera également à y revenir, certaines cartes étant assez délicates à aborder (voire absolument démoniaques en difficulté maximale). Il y a aussi quelques défis fort distrayants dans la liste d'achievements.
Détail amusant, pour ajouter au délire, il est possible de changer son curseur et de transformer son héros (répondant au nom couillu de Lord Fortix) en trucs aussi improbables qu'une fée ou un tank. Oui, un tank. Ca sert à rien, mais c'est très rigolo.
JV.com a trouvé Fortix 2 très nul, prétextant un manque d'évolution du gameplay et un intérêt douteux. Moi, je vous recommande d'essayer : c'est aussi bête qu'addictif et, en tant que jeu d'arcade, ça fait exactement ce qu'on lui demande. Et puis, pour 7€, inutile de faire le difficile. Dans le même genre, vous pourrez également jouer à Lightfish, moins cher et moins bon (et les graphismes en flashouillis me font mal aux yeux et les fonds marins me font peur). On trouvera aussi Fortix premier du nom pour moins d'un euro (dont les tableaux, je le répète, sont débloquables dans la suite).
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